La rectitude de la colonne cervicale est un principe qui sous-tend certaines techniques de rééducation des musiciens, suggérant que la posture pourrait être génératrice de pathologies (dystonie de fonction, troubles musculosquelettiques). Or, les travaux réalisés dans l'industrie montrent que le contexte psychologique influence l'apparition de troubles musculosquelettiques. On peut donc se demander si l'état psychique modifie l'attitude cervicale, et si cela peut expliquer la survenue de troubles musculosquelettiques en contexte de stress. J'ai profité d'un semestre d'étude de l'histoire de la peinture pour lire des traités et rassembler les observations qu'ils contenaient à ce sujet. J'ai ensuite cherché un moyen simple d'étudier l'attitude cervicale à partir d'une représentation plane.
Dans les traités de peinture, un âge élevé, un statut social défavorisé et un état psychologique négatif vont de pair avec une posture "enroulée", qui n'est décrite que de manière indirecte. Par ailleurs, les différentes composantes d'une posture confortable et permettant la précision des gestes sont considérées comme étant liées entre elles, soulignant ainsi la multiplicité des repères posturaux utilisables pour la décrire, au dela de l'attitude cervicale elle-même.
Sur les représentations planes de sujets habillés, peuvent être étudiées : de face, la place relative du point d'intersection entre ligne axiale et ligne passant par les deux conduits auditifs externes, du point d'intersection des lignes correspondant aux bords supérieurs des trapèzes, et du point d'intersection entre ligne axiale et ligne passant par les deux acromions ; de profil, la place de la perpendiculaire à l'axe (yeux - conduits auditifs externes), par rapport à la direction de la colonne cervicale basse, ainsi que la forme de la colonne cervico-dorsale.